Opter pour les toilettes sèches à la maison

Fini les préjugés ! Par souci économique et écologique, de plus en plus de particuliers optent pour l’installation de toilettes sèches dans leur habitation. Il faut dire que leur utilisation fait désormais appel à des systèmes à la pointe de la technologie.

 

Avec les problèmes rencontrés parfois pour l’approvisionnement en eau, les antillais s’intéressent désormais au système de toilettes sèches. Autorisées dans les habitations par arrêté depuis septembre 2009, « à condition qu’elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage », cela permet, en effet, de pouvoir les utiliser même en cas de pénurie. Sur l’année, ces toilettes sèches permettent de réaliser de belles économies sur la facture d’eau. Tout cela sans compter le non-gaspillage d’eau potable pour une utilisation qui ne le nécessite pas. Une technologie en progrès A toutes ces raisons s’ajoute la technologie qui a bien progressé ses dernières années avec trois systèmes principaux. Le premier, est celui des toilettes sèches à compost, ou à litière bio-maitrisé. Le principe consiste à mélanger les effluents avec de la sciure de bois dans un bac prévu à cet effet. L’avantage, c’est un coût d’installation très faible mais ce système nécessite une vidange hebdomadaire. La 2e technologie propose la séparation à la source. Plus besoin de sciure de bois, les toilettes séparent elles même les liquides des solides et les stocks dans des réservoirs prévus à cet effet. Il faut encore faire la vidange mais moins fréquemment. Le must est le système de séparation à gros volumes. Sur le même principe que les toilettes précédentes, cette technologie permet un stockage important des effluents. Hormis un entretien annuel, les utilisateurs peuvent quasiment s’affranchir des vidanges.

 

Que faire des effluents ?

Qui dit toilette sèche, dit conscience écologique. Les matières organiques présentent un fort intérêt. Stockées dans un coffre à compostage étanche et à l’abri des intempéries, elles peuvent être réutilisées au bout de quelques mois pour engraisser le jardin. Quant aux urines, en fonction du système utilisé, soit elles sont absorbées par la sciure (qui servira ensuite de compost), soit elles s’évacuent par le réseau d’eaux usées. Afin d’augmenter vos économies, pensez d’ailleurs à vous rapprocher d’une scierie afin de savoir s’il vous est possible de récupérer des copeaux de bois. Enfin, contrairement à une idée reçue, les fabricants de toilettes sèches assurent que le problème de mauvaise odeur est réglé grâce au processus de compostage.

 

Des toilettes sèches dans les lieux publics

Répondant aux problématiques économiques et écologiques, les toilettes sèches pourraient bien s’imposer chez nous en Martinique, une fois que la barrière des préjugés sera franchie. L’installation gagne d’ailleurs les lieux publics dans l’Hexagone. C’est le cas par exemple à Grenoble, première grande ville à installer des toilettes sèches urbaines. Le procédé utilisé se veut aussi innovant que simple. Les toilettes sont installées dans une cabane en bois. En actionnant une pédale, l’utilisateur envoie les effluents vers un espace qui abrite des vers tigrés (Eisenia fetida). L’animal à la particularité de s’attaquer aux matières fécales et de valoriser les déchets en engrais naturel qui ne dégage aucune odeur. Preuve qu’avec un peu d’imagination, le retour aux solutions naturelles peut devenir les meilleures innovations. Il est donc temps de dire adieu à la chasse d’eau.

 

Comment être écolo sans utiliser les toilettes sèches ?

Dans un monde où les ressources s’épuisent, certaines de nos installations domestiques sont trop gourmandes. Mais, outre les toilettes sèches, d’autres systèmes permettent de faire de sérieuses économies d’eau tout en restant dans un schéma plus classique de l’utilisation des WC. À chaque fois que la chasse d’eau des WC est tirée, 9 litres d’eau potable s’écoulent, soit l’équivalent d’un pack d’eau. Ce geste représente un tiers de la consommation d’eau d’un foyer. Certains professionnels ont donc imaginé des systèmes de récupération de l’eau dans une habitation. Le plus connu est l’installation d’un réservoir qui stock l’eau de la douche, d’un lavabo ou d’un lave-linge. Le liquide récupéré est ensuite filtré avant d’alimenter la chasse d’eau de ses toilettes Les travaux de mise en service coûtent entre 600 et 1000 euros. Autre solution, installer directement un lavabo au-dessus de ses toilettes. La technique est déjà très répandue au Japon, à la pointe en matière de technologie de WC. Ces lave-mains écologiques permettent d’économiser en moyenne 1 500 litres d’eau par an et par personne. Des astuces pour économiser l’eau Comme tout équipement, une chasse d’eau peut s’user avec le temps. Afin de ne pas gaspiller de l’eau inutilement, il est donc recommandé de s’assurer de temps en temps qu’aucune fuite n’est présente dans l’installation. Pour cela, il suffit de verser du colorant alimentaire dans le réservoir. Si les parois de la cuvette se colorent, c’est qu’il y a une fuite. Autre astuce, l’installation d’une chasse à double touche. Cela permet d’adapter le volume d’eau du réservoir nécessaire à chaque utilisation. Une installation simple et peu onéreuse qui peut économiser jusqu’à 60% d’eau par rapport à une chasse classique. L’insert de plaquettes Eco-WC au fond du réservoir permet de retenir le surplus d’eau habituellement gaspillé lors de la chasse d’eau. Pour un réservoir classique, ces plaquettes fabriquées avec des matériaux écologiques font réaliser jusqu’à 4.000 litres d’eau d’économie par an et par personne. Enfin, le plus simple est sans doute de régler la hauteur du flotteur de sa chasse présent dans le réservoir afin de limiter sa consommation d’eau.

Newsletter